10 œuvres pour comprendre René Magritte

10 œuvres pour comprendre René Magritte
Patrick Gray

René Magritte (1898-1969), l'un des plus grands noms du surréalisme, est l'auteur de toiles mémorables qui intriguent encore aujourd'hui les observateurs.

Bien qu'il soit surtout connu pour son chef-d'œuvre La trahison des images (1929), Magritte a été l'esprit génial derrière une série d'œuvres brillantes.

Découvrez maintenant les dix plus grandes œuvres du peintre.

1. La trahison des images (1929)

Peinte en 1929, la toile La trahison des images est une œuvre qui amène le spectateur à réfléchir sur les limites de la représentation et l'objet lui-même.

La légende explicative écrite dans une police savante amène l'observateur à s'interroger sur la frontière entre l'art et le réel : le mot pipe ne désigne pas une vraie pipe, c'est une prise de conscience qui semble évidente mais qui a été soulevée avec beaucoup de justesse par le peintre belge.

Il s'agit d'une image révolutionnaire dans le monde de l'art, et ce n'est pas un hasard si l'œuvre a été entourée de nombreuses controverses lorsqu'elle a été rendue publique, selon le peintre lui-même :

La fameuse pipe. Comme on me l'a reprochée. Mais dites-moi, pouvez-vous la remplir ? Bien sûr que non, c'est une simple représentation. Si j'avais écrit sur le tableau : Ceci est une pipe, j'aurais menti.

Voir aussi : Instigation d'œuvres surréalistes.

2. Le fils de l'homme (1964)

La peinture d'un homme en costume, cravate rouge et chapeau melon - totalement hors contexte avec le paysage - avec une pomme verte devant son visage est l'une des œuvres les plus célèbres de René Magritte.

Le personnage, en position statique, se tient debout avec l'horizon en arrière-plan (et dos à lui), avec un ciel nuageux le couronnant et un petit mur dans son dos. L'image est si emblématique qu'elle a été absorbée par la culture pop et est massivement reproduite aujourd'hui.

Au départ, le tableau devait être un autoportrait de Magritte (commandé par son propre mécène), mais le peintre a rapidement voulu transformer l'œuvre en quelque chose d'autre, peut-être dans le cadre d'une discussion plus conceptuelle entre le peintre et l'artiste. le visible, le caché et la curiosité humaine .

3. Golconda (1953)

Les hommes, représentés comme des gouttes de pluie, intriguent l'observateur. Pratiquement identiques, il n'est pas possible de bien distinguer s'ils flanquent le sol ou s'ils descendent du ciel. Bien qu'ils aient des traits similaires, lorsqu'on les observe de près, on constate que les hommes se distinguent les uns des autres, ce qui incite le spectateur à participer à un jeu d'observation des similitudes et des différences.

Tous les hommes portent des pardessus noirs et des chapeaux melon, l'arrière-plan est un immeuble de banlieue ordinaire, avec également des fenêtres assorties, et un ciel bleu en haut de l'écran. L'écran se lève questions sur l'individualité et l'identité de groupe Dans quelle mesure les sujets sont-ils autonomes ou se comportent-ils en fonction des masses ?

Une curiosité sur le nom du tableau : Golconda est une ville en ruine (plus précisément une forteresse près de Hyderabad) située en Inde, célèbre pour le commerce des diamants. Beaucoup se demandent pourquoi Magritte a donné ce nom à sa toile. Certains théoriciens de l'art suggèrent que la position des hommes en chapeau melon ressemble à la structure du diamant.

4. Les amoureux (1928)

On peut dire que l'écran Les amoureux Au centre du tableau, un couple apparemment amoureux se cache le visage.

On ne voit pas l'identité des amants et on ne peut distinguer le sexe des personnages que par les vêtements qu'ils portent.

Voir également: Les Lusiades de Luís de Camões (résumé et analyse complète)

Un doute plane : à qui cachent-ils leur visage ? l'un à l'autre ? au spectateur ? à leurs éventuels partenaires officiels ? Les voiles seraient-ils une façon métaphorique de dire que l'amour est aveugle ?

Il en va de même pour de nombreuses œuvres surréalistes, Les amoureux ferme plus de questions que de réponses et c'est pour cette raison qu'elle captive l'observateur.

5. Décalcomanie (1966)

Le nom du tableau fait référence à une stratégie picturale : la décalcomanie est la technique qui consiste à presser une feuille de papier sur une surface peinte et à l'enlever.

Dans la toile ci-dessus, Magritte utilise justement cette technique en incitant à un jeu avec l'illustration de l'homme qui tourne le dos au public.

Il semble que le protagoniste anonyme ait été retiré du plan de droite pour être déplacé sur le plan de gauche, laissant le souvenir de son corps, son contour, enregistré comme une sorte de fenêtre d'où l'on peut voir l'horizon.

6. Valeurs personnelles (1952)

Les huiles sur toile de Magritte présentent des objets hypertrophiés, dans des proportions tout à fait inhabituelles, provoquant une étrangeté et un malaise immédiats chez le spectateur.

À l'écran Valeurs personnelles Les objets quotidiens tels que le peigne et le blaireau apparaissent immenses tandis que le lit et les tapis sont minuscules dans la chambre dont les murs sont peints comme le ciel.

En résumé, ce ne sont pas seulement les objets qui provoquent une certaine désorientation dans le public ainsi que la notion même d'intérieur et d'extérieur semble problématisée dans la peinture.

7. Le faux miroir (1928)

La toile peinte par Magritte se concentre uniquement sur l'œil humain gauche surdimensionné, avec un zoom très précis mettant en évidence chaque élément de la structure de l'œil.

L'image de Magritte a cependant la particularité de présenter les contours du ciel là où l'on est normalement habitué à voir l'iris.

Voir également: 6 caractéristiques principales du Pop Art

La question principale ici peut être traduite comme suit : voyons-nous l'œil humain refléter le ciel ou le ciel qui finit par être cadré par un œil humain ?

8. Perspicacité (1936)

À l'écran Perspicacité Le protagoniste, un peintre, est surpris en train de dessiner un oiseau sur une toile de chevalet tout en observant un œuf posé sur la table à côté de lui.

Dans cette image intrigante, c'est comme si l'artiste pouvait, à partir de l'œuf, préfigurer ce qui viendra dans le futur (l'oiseau).

Le peintre, assis, le pinceau dans la main droite et la palette dans la main gauche, regarde attentivement l'œuf comme une possibilité d'avenir. L'artiste est le seul à voir ce que personne d'autre ne voit : alors que tout le monde regarde un œuf, l'artiste prédit ce qu'il en adviendra demain.

9. Le temps passé (1938)

Une pièce, une cheminée surmontée d'un miroir. Nous ne voyons qu'une partie de la pièce, qui ne semble pas déplacée. Ce qui est frappant ici, c'est le train qui traverse le mur à l'intérieur de la cheminée.

La fumée qui devrait être produite par le chauffage est en fait de la fumée qui s'échappe de la cheminée du train flottant.

Il est curieux de constater que, bien que l'image n'ait aucun sens (un train traversant un mur, flanqué sans aucun point d'appui au sol), elle respecte certaines lois du monde réel telles que la projection de l'ombre.

10. Reproduction interdite (1937)

Un homme devant le miroir, avec un livre sur la table à sa droite, la lumière du jour entrant par la fenêtre à gauche. Jusque-là, d'après la description, on pouvait dire qu'il s'agissait d'une peinture conventionnelle et non d'une œuvre surréaliste.

Ce qui est inhabituel dans la peinture Reproduction interdite est le fait que le miroir ne reproduit pas l'image du protagoniste mais la dédouble : au lieu de voir l'homme de face, nous voyons à nouveau sa silhouette de dos.

Il est curieux que le miroir fasse ce qu'il est censé faire par rapport au reste du paysage : il reflète parfaitement le banc et le livre qui se trouve au-dessus de lui. L'homme, lui, n'obéit pas aux lois de la logique et reste anonyme, ce qui déroute le spectateur.

Qui était René Magritte

Le peintre belge René François Ghislain Magritte (1898-1969) n'était connu dans le monde de l'art que par son nom et son prénom.

Fils d'un tisserand et d'une chapelière (ce qui explique en grande partie son obsession pour le chapeau melon), il entre à l'âge adulte à l'Académie Royale des Beux-Arts de Bruxelles.

Portrait de René Magritte.

À l'âge de 22 ans, il organise sa première exposition professionnelle et, six ans plus tard, il peut se consacrer exclusivement à la peinture. Avant cela, René a dû travailler à la création de publicités et d'affiches.

On dit que sa première œuvre surréaliste, peinte en 1926, était Le Jockey Perdu mais la pièce n'aurait pas été un grand succès.

Le Jockey Perdu ( Le jockey perdu ), la première œuvre surréaliste de Magritte.

L'année suivante, Magritte s'installe à Paris où il commence à avoir des contacts plus étroits avec les membres du mouvement surréaliste, dont l'écrivain André Breton, le chef de file du groupe.

À Paris, Magritte signe un contrat avec une galerie, ce qui lui permet de réaliser une série d'œuvres qui seront consacrées par la suite comme Les amoureux e Le faux miroir .

L'œuvre principale du peintre belge, La trahison des images Tout son travail cherche à multiplier les questions et interroge notamment les limites de la représentation, la frontière entre l'art et le réel, la relation entre le visible et le caché et la frontière ténue entre l'individuel et le collectif.

De retour à Bruxelles, René continue à peindre jusqu'à sa mort, survenue le 15 août 1967.

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    Patrick Gray
    Patrick Gray
    Patrick Gray est un écrivain, chercheur et entrepreneur passionné par l'exploration de l'intersection de la créativité, de l'innovation et du potentiel humain. En tant qu'auteur du blog "Culture of Geniuses", il s'efforce de percer les secrets d'équipes et d'individus performants qui ont obtenu des succès remarquables dans divers domaines. Patrick a également cofondé une société de conseil qui aide les organisations à développer des stratégies innovantes et à favoriser les cultures créatives. Son travail a été présenté dans de nombreuses publications, notamment Forbes, Fast Company et Entrepreneur. Avec une formation en psychologie et en affaires, Patrick apporte une perspective unique à son écriture, mélangeant des idées scientifiques avec des conseils pratiques pour les lecteurs qui souhaitent libérer leur propre potentiel et créer un monde plus innovant.